Proposons une hypothèse, sous forme de recette à trois ingrédients : le courage, c’est un mélange de cœur, de collectif, et de récit. Yannick Servant, co-fondateur de la Convention des Entreprises pour le Climat, est ce qu’on pourrait appeler un “startuppeur repenti”. Après 8 ans entre Google et French Tech, il vire de bord. En 2020, alimenté par le contexte ambiant et par de nombreuses lectures et rencontres, exit la course à l’hypercroissance, le mot d’ordre devient celui des limites planétaires. Il rejoint alors un petit collectif inspiré par la Convention Citoyenne pour le Climat pour explorer une question simple : “et si nous faisions faire la même chose à des chefs d’entreprise ?”
Yannick Servant
Les nappes phréatiques se vident, les sols se dessèchent, la biodiversité s’effondre, la géopolitique des ressources naturelles se tend, il neige du plastique sur le Mont Blanc… il y a urgence, non ? Que ce soit pour les citoyens, le politique ou les entreprises, il devient de plus en plus difficile de ne pas être d’accord. Mais il reste toujours aussi difficile d’agir.
La Convention des Entreprises pour le Climat est un projet, né de ce constat d’inertie, qui propose un remède centré sur une population bien particulière : les dirigeantes et dirigeants d’entreprise.
Alors que les entreprises sont très souvent pointées du doigt, ce choix peut paraître curieux… Mais si l’on admet que leur pouvoir d’action est immense, alors on en vient à se concentrer sur une question bien précise : de quoi aurions-nous besoin pour débloquer chez des dirigeants le courage de l’action ? A quoi ressemble le leadership dont nous avons besoin pour que naisse une économie écologique, qui embarque dans son sillage citoyens et politique ?